Littérature – Philosophie

Quand la voix disparaît…

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Quand l’être aimé part, on se réfugie dans l’imagination qui refait tout, les baisers, les rencontres, les non-dits, les malentendus et les joies. On recompose les choses pour éviter les gâchis. Pour que l’absence n’ait jamais eu lieu.

Le temps passe, alors, et les images perdent de leur force. Le vécu s’affaiblit. La peine s’éloigne, doucement.

Mais ce qui trouble, c’est quand la mémoire prend conscience de la première beauté qui fuit, qui est perdue à jamais : la voix.

La voix de l’autre.

On se débat avec soi, les yeux fermés, on veut l’entendre, on se concentre mais rien, rien ne vient. Ou, peut-être, dans un horizon imaginaire, un vague écho illusoire.

C’est la voix qui d’abord nous caresse, c’est elle qui s’écoule en nous, elle d’où vient l’abandon à l’autre qui prend la forme de sons sublimés : « Mon amour ».

Les mots que portait la voix de l’être aimé restent, mais seuls. Ils sont des orphelins muets.

On ne se rappelle plus de la parole superbe, de la sonorité admirée, sans souffrance, mais avec la légère douleur du temps qui passe. L’oubli fait son œuvre. Il soigne et, en même temps, laisse le soupir d’un regret. À peine.

Quand la voix disparaît…

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